de l'Association d'accompagnement de la formation et du développement au Burkina Faso lors du rassemblement du 13 septembre 2023
Nous sommes présents aujourd'hui 13 septembre 2023 sur la place de la République à Rennes car la situation est très préoccupante. Il est important d'apporter notre soutien au peuple burkinabé et d'informer pour une mobilisation du peuple breton.
Notre association « Accompagnement, Formation, Développement au Burkina Faso — AFD Burkina » a son siège à Châteaugiron. Nous accompagnons depuis 24 ans des projets de formation et de développement dans la région de Nouna, province de la Kossi située au nord-ouest du Burkina Faso.
Nos partenaires, porteurs de projets sont les associations de femmes de Nouna, le groupement villageois Sababou Gnouma de Sanso mais également les écoles et les centres de formation technique.
La situation de la région de Nouna devient dramatique non seulement en raison des aléas climatiques mais également des actes terroristes de plus en plus nombreux et toujours plus meurtriers.
C'est « la crise la plus négligée au monde » comme titrait Sophie DOUCE dans son article Ouest France de juin 2023.
Les témoignages de nos correspondants relatent la peur et l'impossibilité pour eux d'aller cultiver leurs champs alors que c'est la saison des pluies.
Dans l'impossibilité de se déplacer pour cultiver comme pour ravitailler les populations, une pénurie alimentaire s'est installée durablement. C'est une famine annoncée pour la population de Nouna et de sa région.
Il y a aujourd'hui urgence alimentaire pour les populations. Il n'est cependant pas possible pour les ONG de se déployer sur le terrain. Alors, nos amis burkinabés lancent un cri :
« ll ne faut pas nous oublier, ne nous laissez pas tomber !»
Face à une telle attente, nous ne pouvons nous satisfaire de la position récente de notre pays concernant la fin des aides et la non délivrance de visas.
Ces décisions traduisent la dégradation des relations entre les gouvernements français et burkinabé.
Qui en est responsable?
Une politique de développement de la France basée sur ses seuls intérêts géopolitiques et économiques en Afrique n'est pas acceptable et n'est plus acceptée ...même si ce n'est pas le seul pays à pratiquer ainsi.
Une mauvaise gouvernance des états africains qui a été au service des intérêts d'une minorité, qui a contractualisé pour l'exploitation de ses richesses faute de moyens pour développer ces compétences.
On peut s'interroger sur le manque de résultats d'une politique de développement engagée depuis plus de 60 ans.
On peut comprendre l'adhésion de la population à une volonté de changement que représente une nouvelle équipe arrivée au pouvoir qui prône la transition même si nous ne pouvons être des adeptes de la méthode "coup d'état"
On peut s'inquiéter du manque d'appui de la communauté internationale avec le risque de constater l'incapacité de l'état burkinabé à reconstituer son intégrité territoriale.
Il faut changer la méthode...
Développer un esprit GAGNANT-GAGNANT, c'est ce qu'attendent nos partenaires au Burkina.
C'est le sens de notre engagement associatif qui est axé sur l'humain, avec un accompagnement des porteurs de projet.
Nous affirmons notre solidarité avec une population qui est victime. Victime des attaques terroristes,
Victime de la spéculation sur les denrées alimentaires,
Victime d'un réchauffement climatique dont les causes sont ailleurs,
Victime d'une géopolitique plus sensible aux ressources minières qu'aux conditions de vie des êtres humains,
Victime d'une corruption entretenue par des dirigeants au détriment de leur population.
Nous souhaitons que soit facilitée la poursuite des actions de nos associations.
C'est un signe de confiance en l'avenir qu'attendent actuellement les burkinabè,
Cela passe
- par le maintien de relations fraternelles et partenaires et les visas y contribuent,
- par un partenariat associatif avec sa composante financière (co-financement, micro-crédit) et les aides publiques reçues par nos associations y contribuent.
Un plan de développement de filières est souhaitable. Défini par l'état burkinabé, il doit être encouragé par la communauté internationale. C'est dans ce cadre que le monde associatif pourrait être le celai ici et là-bas.
Nous rêvons de cet idéal vertueux.
Ensemble, rendons cela possible ! Peuple de Bretagne, mobilisons-nous !
AFD Burkina
le 13 septembre 2023